Comme le sujet de fond que souhaite traiter ce blog, c’est avant tout le trajet en bus en lui-même, il est important d’aborder l’espace de vie du voyageur, de façon à offrir à des générations de routards un éclaircissement sur ce qu’ils s’apprêtent à réaliser/subir…
1. La mise en scène
L’espace complet du car est divisé en 2 rangées de 28 sièges chacune + 4 sièges côte à côte en fond de car, places que l’on nommera « l’erreur stratégique » du voyageur. Tout routard averti aura tôt fait de s’apercevoir de la proximité immédiate de ces sièges avec les toilettes (plutôt propres par ailleurs).
De la même façon, à l’échelle de la rangée, chaque place personnalisée implique une confrontation directe avec son voisin, et à une promiscuité parfois non désirée…Surtout lorsqu’il s’agit d’atteindre le petit sac amovible caractérisant une poubelle ou, pour le voyageur le plus proche de la fenêtre, de saisir l’unique poignée du siège opposé pour s’aider à se lever. On remarque ici la volonté de créer une binarité à travers ces deux éléments qui contraignent finalement les compagnons d’infortune à parvenir à un accord commun.
2. Le contenu scripto-visuel
On remarquera l’évidente absence de codes, si ce n’est, dans les cars les plus anciens, la présence de vestiges d’un ancien temps : 6 écrans divisés en 3 pour chaque rangée et disposés face à face (on retrouve la binarité évoquée précédemment), ainsi que des supports indéchiffrables caractérisant la possibilité de changer de chaîne ou de modifier un quelconque volume. Le lien entre les écrans et ces consoles n’a pas encore été démontré à ce jour. La datation au carbone 14 a cependant su replacer ces artefacts dans les années 90’ (période en vogue au Canada actuellement).
Conclusion
Nous avons observé une forte division binaire tout au long de notre analyse. Celle-ci nous permet de proposer deux hypothèses, hélas invérifiables :
- La première, la moins plausible : la compagnie au lévrier a souhaité optimiser l’espace et offrir un lieu de passage central au voyageur, de manière à lui permettre de rejoindre l’une ou l’autre partie avant ou arrière du bus.
- Deuxième hypothèse : La fameuse icône du lévrier de Greyhound, galopant vers un futur incertain, n’est qu’en réalité la troublante allégorie de la bipolarité, ou de la schizophrénie, qui, comme tout le monde le sait, est souvent incarnée dans le théâtre manitobien par un chien en pleine course, représentation désavouée par la compagnie mais qui s’exprime finalement à travers chacun de ses dispositifs.
Le voyageur honnête saura lui-même faire la part des choses sur ce sujet controversé.